3 questions à Nora Navarro-Gonzalez

Nora Navarro-Gonzalez

APPI-Fish, UMR 1300 BIOEPAR
Biologie Epidémiologie et Analyse de Risque en santé animale
Département Santé des animaux d’élevage et santé publique

Contact :

nora.navarro-gonzalez@inrae.fr

Dates-clés :

Depuis 2021
Maîtresse de conférences à Oniris Nantes

2017-2020
Chargé d’enseignement et de recherche contractuel à Oniris Nantes

2017
Post-doctorante à l’INRAe (ex INRA)

2015-2016
Post-doctorante à l’Université de Californie (Davis)

2014-2015
Post-doctorante à l’Université de Calgary

Liens utiles :

Oniris

INRAe

BIOEPAR

APPI-Fish

Parole à Nora Navarro-Gonzalez, Maîtresse de conférences à Oniris (INRAe).

Quel est votre parcours et quelles missions assurez-vous aujourd’hui au sein de l’UMR BIOEPAR ?

Je suis vétérinaire, diplômée de l’Université Autonome de Barcelone, en Espagne. Au cours de mes études, j’ai développé un fort intérêt pour l’environnement et la santé publique, en plus de la santé animale. Cet intérêt m’a conduite à réaliser une thèse de doctorat sur les bactéries zoonotiques, à l’interface entre la faune sauvage et le bétail. À cette époque, le concept de « One Health » commençait à émerger, et il a élargi mes horizons de recherche. J’ai ainsi décidée d’explorer une plus grande variété de vecteurs de bactéries zoonotiques lors de mon projet postdoctoral en Californie, en étudiant notamment l’eau d’irrigation en agriculture, le sol, le compost, le bétail, ainsi que les oiseaux sauvages.

Aujourd’hui, je suis maîtresse de conférences à Oniris, l’école vétérinaire de Nantes, et je mène mes recherches au sein de BIOEPAR (INRAE). J’enseigne la production animale et la santé en élevage avicole et aquacole aux étudiants vétérinaires, ainsi qu’au sein du master « One Health-Emerge » d’Oniris et de l’Université de Nantes. Je me suis lancée dans le défi d’approfondir les connaissances sur l’antibiorésistance dans les environnements piscicoles d’eau douce. C’est un sujet fascinant, car l’eau est un vecteur de transmission des bactéries résistantes provenant de nombreuses sources, tout en jouant un rôle crucial dans la production alimentaire, les loisirs, etc. Préserver l’eau et les milieux aquatiques est donc un enjeu commun pour nous tous.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’équipe APPI-Fish et votre sujet de recherche relatif à la transmission de l’antibiorésistance dans les élevages aquacoles ?

L’équipe APPI-Fish mène des recherches pour mieux comprendre l’antibiorésistance dans les environnements aquatiques d’eau douce et améliorer les pratiques médicales en aquaculture. Les projets de l’équipe se concentrent sur la diversité génétique des bactéries pathogènes des poissons, l’évaluation de protocoles vaccinaux pour encourager l’utilisation des vaccins en élevage, ainsi que des études pharmacologiques visant à optimiser l’usage des antibiotiques en pisciculture lorsque leur utilisation est indispensable.

Actuellement, je dirige le projet HOLISTIC, financé par le programme Étoiles Montantes de la région Pays de la Loire. Il s’agit d’un financement d’amorçage, destiné à soutenir les jeunes chercheurs. L’objectif principal de ce projet est d’évaluer si l’eau entrante et l’aliment destiné aux poissons peuvent introduire des bactéries antibiorésistantes dans les élevages piscicoles. Ensuite, nous cherchons à déterminer si ces bactéries peuvent persister dans l’environnement de l’élevage, en particulier dans les sédiments et le biofilm. Pour mener à bien ce projet ambitieux, l’équipe est renforcée par un chercheur postdoctoral et une doctorante.

Quelle est votre implication au sein de AMR-Env et en quoi ce réseau représente-t-il une opportunité pour faire le lien entre antibiorésistance et environnement ?

Le réseau AMR-Env m’a d’abord permis de découvrir les institutions et les équipes françaises travaillant sur ce sujet, ainsi que d’identifier des congrès scientifiques pertinents, des formations intéressantes, et bien plus encore. Pour un jeune chercheur qui s’installe, il est essentiel de développer une communauté, même virtuelle. Ensuite, lors de congrès, j’ai eu l’occasion de rencontrer certains membres d’AMR-Env en personne.

Quand j’ai cherché à recruter, le réseau m’a offert la possibilité de diffuser mes annonces à un public très ciblé, ce qui m’a permis de trouver d’excellents profils. Il m’a également donné l’opportunité d’échanger avec des collègues passionnants, travaillant sur l’antibiorésistance dans d’autres écosystèmes, comme les sols et les eaux résiduelles.

Enfin, le réseau me sera d’une grande aide pour la conception de mon prochain projet de recherche, plus ambitieux et impliquant plusieurs laboratoires, en me permettant de trouver les partenaires adéquats.

Propos recueillis par l’équipe de coordination du méta-réseau PROMISE en octobre 2024.
Un grand merci à Nora Navarro-Gonzalez pour sa participation.

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